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LES CAGOTS

L’énigmatique peuple des "cagots"


Ils ont vécu comme des parias pendant près de 800 ans, dans les Hautes-Pyrénées, l’Ariège ou encore le Pays basque. Accusés de proliférer des maladies contagieuses, le peuple des cagots a longtemps été rejeté par la population française. appartenance à une race dite "animale" qui les excluait de toute société.
Leur physique hors norme a notamment contribué à leur exclusion, souligne une nouvelle fois David Galley. Et pour cause : les cagots étaient réputés pour être de petite taille (entre 1 mètre 40 et 1 mètre 50 à l’âge adulte) et pour avoir un visage ingrat (paupières imposantes, malformations, calvitie précoce).
Quoique réduits depuis des siècles à n'avoir de relations normales qu'entre eux, ils ne constituaient cependant pas un groupe en tant que tel, ils étaient au contraire disséminés, vivant par petits groupes de deux ou trois familles aux abords de presque toutes les villes ou villages des régions mentionnées.
Ces hameaux étaient appelés crestianies puis à partir du XVIe siècle cagoteries ou aux Capots. À l’échelle du Béarn par exemple, la répartition des cagots, souvent charpentiers, s’apparente à celle des autres artisans nombreux essentiellement dans le piémont. Loin de s’agglutiner en quelques points, les crestians ou cagots s’éparpillent dans 137 villages et bourgs. En dehors des montagnes, 35 à 40 % des communautés connaissent des cagots, surtout les plus importantes, à l’exclusion des très petits villages. La toponymie et la topographie indiquent que les endroits où se trouvaient les cagots présentent des caractéristiques constantes ; ce sont des écarts, en dehors des murs, nommés « crestian » (et dérivés) ou « place » (les noms Laplace sont fréquents) à côté de points d'eau, lieux attribués pour vivre et surtout pratiquer leurs métiers.
Mis à l'écart, victimes d'une sorte de racisme populaire, fortement ancré localement, il leur était défendu, selon les lieux, sous les peines les plus sévères, d'habiter dans les villes et les villages. Ils vivaient dans des quartiers spéciaux, dans des hameaux ou villages isolés, souvent d’anciennes léproseries. Ces hameaux avaient leur fontaine, leur lavoir et souvent leur propre église et parfois un petit établissement hospitalier géré par un ordre religieux.
Les cagots étaient tenus de porter un signe distinctif, généralement en forme de patte d'oie (pédauque) ou de canard, coupé dans du drap rouge et cousu sur leurs vêtements. Francisque Michel a fait apparaître que dans une des chansons anciennes (contre la cagoterie) qu'il compila et publia (Noces de Marguerite de Gourrigues, du XVIIe siècle), il semblait résulter que, outre la patte de canard qu'ils portaient sur la poitrine, les cagots avaient encore la cocarde rouge au chapeau. À Marmande, en 1396, le règlement de la ville précise que les gahets devront porter, cousu sur leur vêtement de dessus, du côté gauche, un signe de tissu rouge, long d’une main et large de trois doigts.
Un arrêt du parlement de Bordeaux défendit aux cagots, sous peine du fouet, de paraître en public autrement que chaussés et habillés de rouge (comme les Cacous en Bretagne).
En 1460, les États du Béarn demandèrent à Gaston IV de Foix de Béarn qu'il leur fût défendu de marcher pieds nus dans les rues sous peine d'avoir les pieds percés d'un fer, et qu'ils portassent sur leurs habits leur ancienne marque d'un pied d'oie ou de canard. Le prince ne répondit pas à cette demande.
Mais à la différence des lépreux, dont le grand signe a été la cliquette ou les cliquets ou crécelle ou tartavelle, le chercheur Yves Guy écrit que l'on peut facilement défier qui que ce soit de trouver une seule allusion à un cagot s'annonçant par un instrument bruyant de ce type.
À Jurançon, devant la principale porte de leurs maisons, les cagots étaient forcés d'avoir une figure d'homme sculptée en pierre. Toutes ces sculptures ont été détruites par la suite avec le plus grand soin. On peut vraisemblablement penser qu'elles permettaient de signifier la présence de cagots.
Les cagots ne se rendaient au village que pour leurs besoins les plus pressants, et pour aller à l'église. Dans de nombreux cas, ils n'entraient que par une porte latérale, souvent plus petite, comme celle de l'église d'Arras-en-Lavedan ou de l'Abbaye de Saint-Savin-en-Lavedan (petite ouverture au ras du sol appelée « fenêtre des cagots ») et ne prenaient l'eau bénite qu'au bout d'un bâton. C’est aussi au bout d’une planchette que le curé leur tendait l’hostie lors de la messe. Parfois, ils avaient leur propre bénitier, simple pierre creusée incrustée dans un mur de l'église et sans grandes sculptures. Un certain nombre de bénitiers sur pied représentant des Atlantes ou des Maures sont faussement attribués au cagots, comme à Pierrefitte-Nestalas et à l'Abbaye de Saint-Savin-en-Lavedan.
Les sacrements même leur étaient interdits en certains endroits, pour la même raison qu'aux animaux. Ils ne pouvaient recevoir le sacrement de l'Ordre, et ne pouvaient entrer dans la cité de Lourdes que dans la journée, par une porte qui leur était réservée : la Capdet pourtet.
La naissance dans une famille de cagots suffisait à établir pour le reste de la vie la condition de cagot. La marginalisation des cagots débutait au baptême célébré sans carillon et à la nuit tombée (la mention « cagot », ou son synonyme érudit « gézitain », était porté sur le registre paroissial) et se terminait après leur mort, puisqu'ils avaient un cimetière à part. Ils n’avaient pas de nom de famille : seul un prénom, suivi de la mention « crestians » ou « cagot », figurait sur leur acte de baptême.
Sur les registres des paroisses, comme sur les actes civils, leur nom était toujours accompagné de l'épithète flétrissante de cagot. Ils n’étaient admis nulle part aux honneurs ou aux fonctions publiques. On ne leur permettait pas de faire à la guerre office de combattants, mais leurs services comme charpentiers étaient utilisés pendant les sièges. Il leur était interdit de porter aucune arme ni aucun outil de fer autre que ceux dont ils avaient besoin pour leurs métiers.
Les cagots ne pouvaient se marier qu’entre eux, car la famille qui les eût accueillis se fût déshonorée ; pas de dérogation à cette règle. Aussi, pour éviter la consanguinité, les cagots allaient chercher femme dans d’autres communautés de cagots plus ou moins proches, ou ils s’expatriaient à peu de distance, introduisant dans la communauté d’accueil leur nom patronymique, emprunté à leur communauté d’origine. D’autre part, les villageois ne perdaient pas une occasion d'attaquer les cagots quand un mariage entre cagots avait lieu. Des cris, des chants injurieux les accueillaient au passage ; bien vite les beaux esprits du village composaient une chanson grossière, en forme de litanie, où tous les gens de la noce étaient compris, et dont on accompagnait le cortège. Souvent des rixes éclataient, le sang coulait — mais les parias, moins nombreux, avaient presque toujours le dessous.
On ne les entendait en justice qu’à défaut d’autre témoignage, et il ne fallait pas moins de quatre ou même de sept cagots pour valoir un témoin ordinaire. D'après l'ancien for de Béarn, il fallait la déposition de sept cagots pour valoir un témoignage. Toutefois, le pouvoir juridique des cagots n'était pas nul : ils n’étaient point serfs. Ils passèrent par exemple un contrat de gré à gré (voir infra) avec Gaston Fébus, dans l’église de Pau, en présence de témoins, et par-devant notaire, où les cagots s'engageaient à la construction du château de Montaner, contre une exonération de la taille.
Les interdits liés aux croyances qu'ils pouvaient contaminer l'eau étaient nombreux : interdiction de venir boire aux fontaines, ils devaient prendre celle-ci à des fontaines qui leur étaient réservées. Interdiction de laver aux lavoirs communs (par exemple à Cauterets, ils ne pouvaient se baigner qu'après les autres habitants, et ne pénétrer que par une entrée dérobée donnant accès à des bains réservés aux seuls cagots).
Interdiction d’entretenir aucun bétail, si ce n’est un cochon pour leur provision et une bête de somme — encore n’avaient-ils pas pour ces animaux la jouissance des biens communaux. Ils ne pouvaient vendre le produit de leur exploitation aux gens du village (interdiction de faire du commerce).
Il était interdit aux cagots de labourer, de danser et de jouer avec leurs voisins. Certains métiers leur étaient interdits, généralement ceux considérés comme susceptibles de transmettre la lèpre, comme ceux liés à la terre, au feu et à l’eau : ils n'étaient donc jamais cultivateurs. Ils ne devaient porter aucun objet tranchant, donc ni arme ni couteau.
En 1606, les États de Soule leur interdisent l'état de meunier. Les règlements les plus anciens ne spécifient pas toujours que les cagots ne peuvent être que charpentiers ; en revanche, ils leur interdisent plusieurs autres professions, en particulier celles qui ont trait à l’alimentation. C’est ainsi que la coutume de Marmande (1396) défend aux gaffets de vendre du vin ou de faire du commerce dans les tavernes; ils ne pouvaient pas non plus vendre du porc, du mouton, ou autres animaux comestibles; il leur était interdit en outre d’extraire l’huile de noix. La coutume du Mas d’Agenais (1388) défendait de louer les gaffets pour les vendanges.
Le clergé comme l’aristocratie justifient ces discriminations, parfois jusqu'en plein XVIIIe siècle, en dépit du fait que les cagots étaient catholiques. Ils condamnent cependant les excès commis sur ces populations par les manants, sur lesquels pesaient les corvées et la taille, dont étaient exempts les cagots, à certaines époques et dans certaines régions.
Les cagots excellaient dans le travail du bois. ils ont participé à la construction de la charpente de nombreux édifices, dont certains sont aujourd'hui des monuments historiques.
Au XIIIe siècle : c’est à des cagots du Béarn que l’on confie la construction de la charpente de Notre-Dame de Paris
En 1683, ce peuple a été affranchi de sa condition de cagots par Louis XIV. Si les derniers cagots ont disparu depuis le siècle dernier, il n’est pas rare de croiser certains de leurs descendants dans les régions du Sud-Ouest…

LES CAGOTS
LES CAGOTS
LES CAGOTS
LES CAGOTS
LES CAGOTS
LES CAGOTS

A l'église de Ribagnac il y a une toute petite porte sur le côté qui leur était assignée, elle a été murée u début du 20ème siècle pour cacher cette période moche, mais on la voit encore très bien. De nombreuses portes latérales, basses, situées généralement au plus près du levant, ne sont systématiquement, loin de là, des portes de Cagots. Bien souvent il s'agit de porte installées à partir du 15e siècle par les seigneurs locaux qui avaient des droits sur l'église. L'étroitesse et la faible hauteur marquées l'humilité du seigneur vis à vis du Seigneur quand il entrait dans l'église.

Ambroise Paré passa donc plusieurs semaines en étudier quelques spécimens. S’efforçant de ne pas se laisser influencer par les rumeurs, il s’attacha à accumuler de véritables constatations médicales et à les consigner soigneusement par écrit.
rapporte notamment la capacité prodigieuse d’un Chrestian à pratiquer la momification par magnétisme. Cet exercice, rapporté ici dans le vieux français d’origine, est supposé révéler la puissance du magnétisme personnel : » l’un d’eux tenant en sa main une pomme fraîche, celle-ci apparait aussi aride et ridée que si elle eut restée huit jours au soleil. « Ambroise Paré explique cette réaction par la chaleur anormalement élevée dégagée par le corps de Chrestian.
D’ailleurs, on a dit que lors d’une saignée, est sorti de ses veines un liquide presque bouillonnant et d’une teinte entre le bleu et le vert !

Outre cela, les premiers cagots étaient de taille normale, roux ou blonds aux yeux bleus, les difformités ne sont venues que plus tard à cause de la consanguinité.

 

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