Les origines templières du Portugal
La terre du Saint Graal
Portugal : Porto Graal
L’ordre des Templiers, l’ordre des pauvres chevaliers du Temple, a été fondé en 1119 par Hugues de Payens et huit autres chevaliers, compagnons de Geoffroy de Bouillon, dont Geoffroy de Saint Omer et le portugais Pedro Arnaldo da Rocha. Sa mission était d’assurer la défense des sites saints en Palestine.
Neuf ans plus tard, en 1128, l’ordre des Templiers a été reconnu par le pape, sur une demande de Bernard de Clairvaux, qui a préparé les règles de l’ordre, approuvées par le Concile de Troyes la même année. Ces règles reflètent la doctrine religieuse de Bernard de Clairvaux qui a aussi écrit un livre faisant l’éloge des Templiers.
Les Templiers étaient le seul ordre qui n’a pas été fondé pour aider les pèlerins et les malades en Terre Sainte, mais pour s’engager dans le combat contre les infidèles. Leurs documents officiels ont été intitulés « Fratres militiae Templi ou Pauperes commilitones Christi Templique Salomonis ». Le roi de Jérusalem, Baudouin II, leur a offert pour leur siège une aile dans son palais à la mosquée El-Aqsa, construite sur le site du temple de Salomon, duquel le nom de l’Ordre est dérivé.
Leur devise était « Non Nobis, Domine, Non Nobis, Sed Nomini Tuo ad Gloriam » (non pour nous, seigneur, non pour nous, mais pour que ton nom soit glorifié) L’ordre était composé de quatre grades : les chevaliers, les écuyers, les frères laïcs et les aumôniers et prêtres (les commandants militaires, les sergents, les soldats et le clergé).
Les Templiers juraient de consacrer leurs vies au service de Dieu, à la défense de la foi chrétienne et à la protection de ses sites saints, combattant les ennemis de la foi chrétienne. Ils faisaient des vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté.
Saint Bernard, l’Abbé de Clairvaux, les a décrits comme des « moines – chevaliers de Dieu », vivant d’une façon frugale dans une communauté détachée des choses mondaines, sans femmes ni d’enfants et ne pouvant pas posséder de biens matériels. Ils n’étaient jamais oisifs, ni dispersés en dehors de leurs résidences ; quand ils n’étaient pas en campagne contre les infidèles, ils étaient occupés à réparer leurs vêtements, leurs armes et les harnais de leurs chevaux. Ils ne s’intéressaient pas aux jeux, ils ne s’intéressaient pas à la chasse et se baignaient rarement ; leur tenue était simple et négligée, leurs cheveux rasés et leurs faces barbues étaient brunies par le soleil.
L’esprit des Templiers était protégé par l’armure de leur foi, juste comme leur corps était protégé par leur armure de fer, sans aucun autre ornement que celui de leurs armes. Ils avaient placé toute leur confiance dans le Seigneur et combattaient pour sa cause, en cherchant la victoire totale sur leurs ennemis ou une mort sainte et honorable au combat.
Les Templiers apportent une aide importante à la reconquête chrétienne de la Péninsule Ibérique
Depuis ses débuts, le mouvement des croisades a lié son action en Terre Sainte à des interventions directes pour aider les royaumes chrétiens de la péninsule Ibérique à se libérer des envahisseurs maures et arabes. Pendant les campagnes de reconquête de la péninsule Ibérique contre les maures, et en particulier au Portugal, les Templiers ont appuyé la lutte des royaumes chrétiens pour combattre les infidèles et propager la foi chrétienne.
En France et en Angleterre, les Templiers ne se trouvaient pas dans les mêmes conditions de guerre, de ce fait, dans ces deux pays, ils se sont consacrés principalement à recueillir des dons et à mener des transactions financières qui leur servaient à financer leurs campagnes et leur implantation en Terre Sainte. C’est précisément leur pouvoir financier qui les a fait devenir l’objet de l’envie des grands seigneurs féodaux et même des monarques. Pour réaliser ces opérations financières, ils contournaient les dispositions de l’église, qui interdisaient aux chrétiens d’exercer des activités d’usure. Ils sont même devenus les banquiers du pape, ainsi que de monarques, de princes et de particuliers. Leur énorme pouvoir financier les a conduits plus tard à des situations de conflit avec un grand nombre de monarques, qui, sous le prétexte de la défense de leurs intérêts et de ceux de leurs sujets, ont dénoncé publiquement aux plus Hautes Autorités ecclésiastiques l’origine douteuse des richesses accumulées par les Templiers. En réalité, ces monarques voulaient surtout s’accaparer des richesses des Templiers.
Les Templiers constituaient un état dans l’état ; cette situation était mal vue des souverains de l’époque, qui les soupçonnaient d’être à l’origine des graves déséquilibres économiques qui affectaient défavorablement les finances de leurs pays.
Dans la péninsule Ibérique, l’aide des Templiers a été précieuse, et cela a été reconnu par les souverains ibériques, qui leur ont accordé des bénéfices et privilèges importants. Ils étaient exempts d’impôts et de la juridiction épiscopale, notamment en matière de recensements ecclésiastiques généraux. À la différence de ce qui arrivait en France et en Angleterre, les monarques de la péninsule Ibérique leur ont accordé des privilèges et des larges territoires, de préférence dans les zones de combat et sur les premières lignes de la lutte des chrétiens contre les envahisseurs maures.
Le noble croisé Henry de Bourgogne fonde la dynastie templière du comté « Portugalensis »
Les comtes bourguignons Henry et Raymond sont arrivés dans la Péninsule Ibérique à la fin du XIème siècle, invités par le roi Alphonse VI de Léon et de la Castille, comme croisés pour l’aider dans la défense et la reconquête de l’Ibérie contre les Almoravides.
Le comte Henry, le quatrième fils d’ Henry du Bourgogne, grand-petit-fils de Robert I de France, frère des ducs Hugues et Eudes de Bourgogne et arrière neveu de Saint Hugues, Abbé de Cluny, qui a été un des représentants les plus remarquables de l’esprit européen de son époque. Il est naturel que les rois de France aient voulu s’assurer le vasselage complet de la part des ducs du Bourgogne, lesquels, bien qu’en théorie étaient des sujets de la couronne française, en réalité, ils bénéficiaient d’une réelle indépendance qui déplaisait aux souverains français.
Par ailleurs, l’emprise du Catharisme dans le Languedoc et sa diffusion à la Bourgogne, à la Provence et à l’Aragon a suscité une implication des bourguignons dans les campagnes contre les albigeois.
Le comte Henry, poursuivant sa vocation de croisé, a été attiré vers les régions de combat contre les infidèles et il a souhaité lier sa mission en Terre Sainte à une intervention sur les marches occidentales de la chrétienté.
Après avoir rejoint son cousin Raymond dans la croisade contre les Sarrasins, il a rendu visite à sa tante, la reine Constance de Léon dans la Péninsule Ibérique et il a accepté l’invitation du roi Alphonse VI de Léon pour aider ce dernier dans la lutte contre l’occupation maure dans le comté Portugalensis – Portus-Calixis, mot qui signifie le Port du Graal ou le Portugal, un nom dérivé donc du saint Graal, l’un des symboles chrétiens le plus vénéré, en particulier par les Cathares et par les chevaliers Templiers.
En 1095, le roi Alphonse VI donne sa fille Tareja en mariage à Henry, comme récompense pour les services rendus par ce dernier dans la lutte contre les maures, en lui offrant comme dot le comté « Portugalensis » ; une des marches des domaines du roi de Léon, dans une partie du territoire de ce qui était autrefois la Lusitanie. Ce comté, qui a pris naissance au milieu du neuvième siècle, s’étendait de l’Alto Minho dans le nord, à la province de Trás-Os-Montes dans l’est, avec le Douro et Coimbra au sud.
La région de Coimbra comprenait les fleuves Douro, Mondego et vers le bas le Tage. En 1097, Henry gouvernait sur les terres allant de Minho à Santarém. Les succès militaires du printemps 1095 ont conduit Alphonse VI à accentuer encore plus la séparation entre le comté « Portugalensis » et ses autres domaines péninsulaires, ce qui était exigé par les besoins de la poursuite de la guerre de frontière contre les Sarrasins.
Selon le témoignage de la « Chronique Lusitanienne », beaucoup de Français avaient franchi les Pyrénées pour participer à la bataille de Zalaca et aussi plus tard. Rien n’indique que le comte Henry ait adopté les croyances des Cathares, mais certainement, en tant que bourguignon, il comprenait les raisons de la lutte des combattants du Languedoc contre les hordes capétiennes et condamnerait les mesures répressives prises contre eux par la Curie romaine. Il a été croisé et à Jérusalem il aurait été en contact avec les Templiers, auxquels avaient été révélés les principes de la religion dualiste, inspirée par les vieilles doctrines de Zoroastre.
Les premières références au comte Henry datent de 1072 (Charte de Cluny) et de 1082, quand dans un document de Molesme il est considéré comme un pur, dénomination que s’attribuaient les cathares. À la date de son mariage avec Tareja, en 1095, il avait environ trente ans, ce qui nous conduit à la conclusion qu’il est né en 1065. Comme il portait une cape comme les croisés, cela nous laisse supposer qu’il ait été en Terre Sainte.
Il s’est distingué dans la guerre contre l’Almoravides dans la partie méridionale de la Péninsule Ibérique entre les dates susmentionnées. Sa cour a été principalement composée de nobles bourguignons et provençaux, d’artistes et de sages, ce qui a continué pendant le royaume de son fils Afonso Henriques. En mariant sa fille Tareja (Teresa) à Henry, Alphonse VI lui a donné comme dot le comté Portugalensis, qui comprenait aussi les régions de Coimbra et de Santarém. Les territoires du patrimoine royal possédés par le roi et par la couronne sont devenus un bien et domaine héréditaires de la couronne. C’est à ces biens que le passage célèbre de la Chronique d’Alphonse VII semble faire référence en mentionnant Tareja comme : « dedit maritatam Enrico camiti, et dotavit eam magnifice dans portugralesem terra juce heriditaria ».
Le Portugal – Un pays templier
On doit remarquer la suite et la coïncidence des dates des faits historiques significatifs qui démontrent l’influence de l’Ordre des Templiers dans la formation du Portugal en tant que pays indépendant :
33 – Jésus Christ utilise un calice commun dans la sainte Cène pour consacrer le vin qui a été servi. Ce calice deviendra le Saint Graal. Jésus Christ sera après crucifié ;
68 – L’empereur Vespasien et son fils Titus étouffent le soulèvement de Jérusalem. Titus détruit le Temple de Salomon.
73 – Joseph d’Arimathie amène le Graal en Europe.
1095 – Le Pape Urbain II annonce les Croisades Sacrées à Clermont – Ferrant, France
1096 – Organisation officielle de la première croisade.
1099 – Vendredi Saint, les croisés entrent à Jérusalem.
1119 – 1128 – Les Templiers ne participent pas à des combats en Palestine, ils font seulement des excavations et des fouilles autour du Temple de Salomon. La plupart rentrent dans leurs pays d’origine en 1128
1124 - Le jour de son anniversaire, jour consacré au Saint Esprit, le roi Afonso Henriques, portant son accoutrement de chevalier, comme était le privilège de ceux de sang royal, a été adoubé chevalier à l’autel de l’église de S. Salvador, à Zamora.
1126 - Première donation aux Templiers au Portugal : Fonte Arcada.
1128 – Saint Bernard de Clairvaux convoque le Concile de Troyes qui a reconnu officiellement les Templiers en tant qu’Ordre religieux et militaire.
Le Château de Soure est donné aux Templiers, par D. Tareja, ainsi que les terres entre Leiria et Coimbra. Reconnaissance de l’ordre des Templiers par le Concile de Troyes.
Victoire de D. Afonso Henriques sur les troupes de sa mère dans la bataille de São Mamede.
1129 – Le Pape accorde sa bénédiction à l’Ordre des Templiers.
L’infant Afonso Henriques signe de sa propre main la lettre de donation du Château de Soure aux Templiers ; dans cette lettre, l’infant se reconnaît « frère » des Templiers.
1131 – Saint Bernard de Clairvaux rédige la Règle des Templiers.
1139 – Le Pape Innocent édite une Bulle déterminant que l’Ordre des Templiers ne doit obéissance qu’au Pape.
Implantation des Templiers à Braga.
1140 – Victoire en 1140 de D. Afonso Henriques sur les maures dans la bataille de Ourique.
1143 – Afonso Henriques porte le titre de Rex qui est reconnu par pape Eugène III, un disciple de Bernard de Clairvaux.
L’abbaye de S. João de Tarouca passe à obéir à Clairvaux, suivie des abbayes de Lafões, Salzedas, Sever, Fiães, S. Pedro das Aguias.
1147 – A la demande de Saint Bernard de Clairvaux, le roi de France Louis VII et l’empereur Conrad III du Sacré Empire Romain Germanique organisent la deuxième croisade.
La reconquête du Portugal devient un des axes les plus importants des croisades de l’occident
D. Afonso Henriques avec l’appui des Templiers conquiert Lisbonne et Santarém. Les propriétés et les revenus des églises de Santarém ont été cédés aux Templiers.
1153 – Fondation du couvent de Santa Maria de Alcobaça, qui devient le siège intellectuel et spirituel des moines cisterciens au Portugal, sous la juridiction de Clairvaux.
1157- D. Afonso Henriques accorde des privilèges considérables aux Templiers : inviolabilité des marchandises et des personnes, exemption d’hommages et de services ; exemption de portages ; exemption du paiement de la dîme sur les terres qu’ils cultivent ou faisaient labourer sur leur compte ; les Templiers ne pouvaient pas être emprisonnés, ni être poursuivis en justice pour les crimes qu’ils avaient commis, les causes qui les concernaient étaient jugées par des prud’hommes.
1185 – Décès de Gualdim Pais, le Maître qui a le plus consolidé les domaines des Templiers au Portugal, lesquels possédaient alors, les châteaux de : Tomar, Almourol, Zézere, Soure, Pombal, Idanha-a-Velha, Cêras, Cardiga, Sousa et en outre, plusieurs propriétés à Lisbonne, Sintra, Santarém, Leiria, Evora et Beja.
Cette synchronie des dates de faits significatifs, met en évidence de manière assez nette l’influence des ordres religieux et en particulier celle des Templiers sur la fondation du Portugal ; pendant le règne du comte Henry, les terres étaient soumises à l’abbaye de Cluny ; après, sous le royaume D. Afonso Henriques, dans son effort de conquête du territoire portugais et de conversion au christianisme des populations de ce territoire , il a continué à compter sur l’aide morale et religieuse des Cisterciens et, surtout, sur l’appui armé décisif des Templiers.
L’indépendance du Portugal a été, donc, façonnée et marquée par la convergence de l’alliance bourguignonne – portugaise, de l’esprit chrétien des Cisterciens et des idéaux Templiers, sous la tutelle spirituelle de Saint Bernard de Clairvaux.
La nouvelle nation européenne s’est consolidée dans le triangle compris entre Guimarães/Braga, Tomar et Alcobaça. Le premier roi du Portugal est un chevalier Templier, ce qui explique son identification complète avec l’ordre du Temple.
Dans la lettre de donation de Soure aux Templiers, en 1129, l’Infant D. Afonso Henriques écrit : « cette donation que je vous fait, …parce qu’en toutes vos œuvres, je suis votre frère ». Le Portugal sera un fer de lance contre l’occupation islamique du territoire ibérique, ainsi qu’un exemple d’un pays ayant assumé une mission, à la fois militaire et religieuse.
Le Portugal est, dès ses débuts, un royaume chrétien qui a été conçu et organisé spirituellement sur les bases des principes du christianisme trinitaire : moral, croisé et apostolique ; mais aussi chevaleresque, dévoué à la Vierge Marie et inspiré par les idéaux religieux de Saint Bernard de Clairvaux.
Dans sa vision divine avant la bataille d’Ourique contre les Sarrasins, il pressent l’inspiration de Dieu qui le guide et qui lui dit :
« Parce que je suis le fondateur et le distributeur des empires de ce monde, sur toi et sur ta génération, je souhaite fonder pour moi un royaume dont l’industrie sera mon nom annoncé à des gens étrangers » ( Frère Bernardo de Brito dans « Chronique de Cister »)
L’évangile de Saint Jean : « Templarisme et Graalisme »
A l’époque il existait un lien spirituel entre la doctrine de l’évangile de Saint Jean, le « Templarisme » et le « Graalisme », c’est-à-dire, consacré à la dévotion du Saint Esprit (Paracletus divin) et à Saint Bernard de Clairvaux. Le Graal est le calice avec le sang de Jésus, conservé par Joseph d’Arimathie et qui a été amené par celui-ci en Europe. En 1190, Robert de Boron a écrit « Le roman de l’estorie dou Graal », où apparaissent des personnages comme : Joseph d’Arimathie, Merlin et Parsifal. Robert de Boron a été un poète au service du noble Gauthier de Montbéliard qui a participé à la 4ème croisade et est décédé en Palestine en 1212.
En 1204, Wolfram von Eschenbach écrit « Parsifal » dans lequel l’auteur décrit le Graal comme une pierre sacrée qui serait tombée du ciel. Dans les récits des cycles romanesques de Robert de Boron et de Wolfram von Eschenbach, les Templiers sont les gardiens du Graal, ils portaient une Croix-Rouge sur une tunique blanche, ou une robe blanche avec une Croix-Rouge sur la poitrine et partaient à la recherche du Saint Graal. Les chevaliers du Graal partaient à la recherche des lieux et des sites inconnus où se trouverait le Saint Graal, naviguant dans des navires aux les voiles blanches avec une Croix Rouge qui ressemblaient aux futures caravelles portugaises qui ont aussi inscrit la croix du Christ sur leurs voiles.
Les possessions et les privilèges des Templiers au Portugal
Rome s’est toujours méfiée des déviations d’orthodoxie des nobles chevaliers du comté Portugalensis, qui était considéré comme une terre de Templiers, qui, bien que leur ordre ait été éteint dans le reste de l’Europe, ont continué d’exister au Portugal sous le nom de l’ordre du Christ. Ainsi, pendant des siècles, la Curie romaine a eu une certaine défiance à l’égard du royaume du Portugal et a pris souvent des décisions contraires aux réclamations portugaises. Cela a duré pendant des siècles, jusqu’au dernier roi du Portugal, et a commencé quand le fils bâtard du roi Afonso Henriques était le grand maître, non de l’Ordre du Temple, mais de la « religion de Saint Jean », tel qu’il est inscrit sur sa pierre tombale dans l’église de Saint Jean de Alporão à Santarém, consacrée au culte du Saint Esprit Plus tard, le roi D. Dinis et sa femme Dona Isabel, ont été des fervents promoteurs du culte du Saint Esprit au Portugal.
Le comte Henry n’a jamais abandonné sa participation aux croisades en Syrie et en Terre Sainte. Il est mort comme croisé en 1112, sur la terre de son comté qu’il avait libéré des infidèles. Son fils, D. Afonso Henriques, a choisi la croix du Christ des croisades de son père et des Templiers comme le symbole de l’écu des armes qu’il a immortalisé dans le drapeau portugais. Après le décès du comte Henry, sa veuve, la reine Tareja, a attribué aux Templiers en 1128 les châteaux de Soure et d’Alpreade, et a inclus dans la donation les terres vides et inhabitées entre Coimbra et Leiria. Le premier roi du Portugal, Afonso Henriques, dans sa croisade pour jeter les Sarrasins hors de la Péninsule Ibérique et élargir les territoires de son royaume, s’est appuyé sur les chevaliers de l’Ordre du Temple commandés par leur Maître Gualdim Pais. Afonso Henriques lui-même, inspiré par l’exemple de son père, se considérait comme un Templier.
En 1159, comme récompense pour leurs faits d’armes, le roi donne aux Templiers le Château de Cêras ; en 1160, les Templiers ont conquis la ville de Tomar pour le royaume, délivrant ainsi les territoires de la rivière Nabão, que les maures avaient appelé Tomar et où Maître Gualdim Pais construirait, dix ans plus tard, sur une colline surplombant la rivière Nabão, un château pour le siège de son Ordre, il disposait en plus d’un tiers de toutes les terres qu’ils avaient conquis, ainsi que les possessions et les châteaux de Castro-Marim, Almourol et Pombal. Dans le sceau de la donation de Tomar aux Templiers, en 1160, Afonso Henriques a fait inscrire les mentions : Portugal/Portu gral.
Le Temple du Christ et le Graal
Si la première phase de l’activité des Templiers au Portugal s’est concentrée principalement sur les activités militaires pour soutenir la lutte du roi Afonso Henriques contre les maures, dés 1160 ils ont initié ce que peut être appelé leur phase spirituelle, avec la construction du Château et de l’église à Tomar. Gualdim Pais était un vieux compagnon de guerre de Afonso Henriques, qui, après avoir combattu à la bataille de Ourique à 21 ans, a été anobli Il est parti ensuite comme croisé, pour la Palestine, où il est resté pendant cinq ans. Après s’y être distingué dans plusieurs batailles contre les infidèles, il a rejoint l’Ordre du Temple. Ses exploits et sa personnalité l’ont conduit au niveau le plus élevé au sein de l’Ordre. En Palestine, il a été certainement initié à la doctrine des Evangiles de Saint Jean. Pour lui, la mission des moines de Dieu visait plus que la simple défense physique des sites saints.
À son retour au Portugal, il était pleinement convaincu et formé pour sa mission templière au Portugal. En 1158, il a été investi comme le sixième maître de l’ordre portugais du Temple.
Peu de temps après, le 1er mars 1160, Maître Gualdim Pais jette les fondements du château de Tomar, qui sera le siège des Templiers au Portugal. L’architecture du couvent de Tomar reflète une confluence entre des missions des chevaliers du temple de Salomon, l’esprit du monastère de Clairvaux et celui de la recherche du Saint Graal. Le temple qui a été construit n’a pas une forme qui s’inspire de la tradition portugaise. C’est un temple octogonal, ayant à l’intérieur une chapelle, elle aussi octogonale, presque circulaire dans la disposition des piliers au centre de laquelle existe un autel.
Initialement, il y avait une porte unique menant directement au couvent, pour la seule utilisation des chevaliers. Comme dans d’autres églises des Templiers, sa conception architecturale a été basée sur celle de l’église du Saint Sépulcre à Jérusalem. Les colonnes qui soutiennent le dôme, marquant les limites de la chapelle intérieure, se terminent par les corniches d’inspiration orientale ou phytomorphe et l’une d’entre elles soutient encore de nos jours la croix Templière gravée et rehaussée en rouge faisant, face à la nef ouverte par leroi Manuel I. Dans les cérémonies liturgiques ou pendant la prière, les Templiers s’ assemblaient dans un cercle, selon l’archétype des chevaliers de la Table Ronde qui cherchaient le Graal. La rotonde de l’église du couvent de Tomar forme un cercle où le centre est l’autel, ou la table, autour duquel les chevaliers se déployaient : c’est une table ronde.
Considérant les petites dimensions relatives de l’église, constituée de deux octogones concentriques, tendant à une forme circulaire, il est facile de reconnaître qu’il ne s’agit pas d’un temple conçu pour loger des foules, mais prévu pour un petit nombre de moines chevaliers admis dans l’ordre, c’est-à-dire, il s’agit d’un temple pour un cercle restreint d’initiés. Cette disposition renforçait les notions d’élection, de choix et de mission, qui étaient essentielles au mode de vie de ces chevaliers qui, comme ceux du roi Arthur, « abandonnaient leurs parents, leurs femmes et leurs enfants pour suivre l’Ordre. Selon certains récits, c’est Saint Bernard de Clairvaux qui a commandé lui-même aux Templiers de recueillir, dans les galeries des ruines du Temple de Salomon, un « objet sacré » qu’il a fait amener en Europe. C’est cet « objet sacré » qui aurait été amené au Portugal par les auspices du Comte Henry et aurait été déposé, d’abord dans le Couvent de Sainte Marie d’Alcobaça et ultérieurement gardé dans le Couvent du Christ à Tomar.
Les Templiers sont expulsés de Palestine et trouvent refuge d’abord à Chypre et à Malte et après en France et en Péninsule Ibérique
Tant que les Templiers et les Hospitaliers étaient en Palestine, il y a eu une rivalité constante entre les deux ordres. Cette rivalité a été souvent à l’origine de luttes armées entre eux qui ont affaibli les positions chrétiennes en Terre Sainte. Après la chute d’Accra (Saint-Jean d’Acre) en 1291, les deux ordres se sont réfugiés à Chypre, que le roi Richard Cœur de Lion avait donné au roi de Jérusalem et à Malte. Mais la rivalité entre les deux ordres devait perdurer jusqu’à la dissolution de l’Ordre des Templiers par le pape Clément V, à l’instigation du roi de France Philippe IV le Bel. Mais tandis que les chevaliers Hospitaliers se sont maintenus dans la Méditerranée orientale, les Templiers, comme nous avons montré plus haut, poursuivant leur mission universelle, avaient déjà étendu leur présence en Europe occidentale, en particulier en Péninsule Ibérique. Leur présence et leur influence ont perduré au Portugal, leurs temples fortifiés étaient des bastions vraiment imprenables, qui subsistent encore aujourd’hui.
L’excommunication de Philippe IV le Bel par le pape Boniface VIII et l’appui des Templiers à l’autorité papale sont à l’origine de la condamnation et du démantèlement de leur ordre en France et dans d’autres pays
En France, le siège des Templiers était à Paris. Pendant le règne du roi Philippe IV le Bel, comme les finances publiques étaient épuisées, le roi, pour résoudre ce problème économique a décidé de surcharger ses sujets d’impôts. De ce fait, le peuple a commencé à haïr la monarchie et à admirer l’ordre des Templiers, dont le pouvoir d’achat avait enrichi beaucoup de marchands et d’artisans, à la fois chrétiens et juifs, et dont les terres employaient la main-d’œuvre de beaucoup de familles de paysans.
Au cours de cette période, vers l’an 1300, Philippe le Bel, roi de France est entré en conflit avec le pape Boniface VIII, celui-ci a décidé de l’excommunier. Le roi a réagi en convoquant les Etats Généraux, qui ont décrété en 1302 que la couronne française avait cessé de reconnaître l’autorité du Pape Boniface VIII. A la mort ce dernier, Benoît XI lui a succédé, mais il est mort peu de temps après, en 1304. Clément V a alors été élu pape. L’élection de ce pape avait été appuyée par le monarque français. Les Templiers avaient soutenu le pape Boniface VIII et cette position avait beaucoup irrité Philippe IV lequel, voyant que la dette énorme qu’il avait à l’égard des Templiers venait à échéance, a décidé de s’approprier leurs énormes richesses. Pour cela il a conçu un plan machiavélique. Il a exploité toutes les rumeurs et calomnies qui circulaient sur les Templiers pour monter, avec l’appui du Pape Clément V, un procès contre eux.
Philippe IV le Bel a décidé d’anéantir l’Ordre des Templiers, avec la collaboration de l’évêque de Bologne et au moyen d’un accord secret qu’il a fait avec le Pape Clément V, qu’il avait réussi à imposer comme pape. Les Templiers ont été accusés de beaucoup de crimes : lèse-majesté, usure, hérésie, dépravation, etc.
Il est probable que le long séjour des Templiers au Moyen-Orient ait touché à un certain degré la pureté de leur foi, mais les accusations contre eux, propagées et instiguées par Philippe le Bel, visaient à persuader le pape, qui était de connivence avec le roi, à décider l’extinction de l’ordre pendant le Concile de Vienne en Dauphiné convoqué en 1311.
Mais la raison principale de la persécution des Templiers a été la convoitise de leur pouvoir à la fois politique et financier par le roi de France et aussi par le Pape. La chronologie des faits les plus significatifs nous aide à mieux comprendre l’enchaînement de ces évènements dramatiques :
1307 – le vendredi 13 octobre le roi Philippe IV de France qui les accusait d’hérésie, donnait l’ordre de faire emprisonner tous les Templiers et son Grand Maître Jacques de Molay. Les trésors et les archives des Templiers qui avaient été enlevés la veille des arrestations du siège de l’ordre à Paris ont été transportés dans le port de La Rochelle où l’énorme flotte des Templiers était à quai. La flotte templière quitte le port de La Rochelle vers une destination inconnue.
Les Templiers ayant échappé aux persécutions en France trouvent refuge dans des nations comme le Portugal, l’Ecosse et l’Irlande
1311 – Le Pape Clément V désirant anéantir l’Ordre des Templiers, pour pouvoir s’accaparer plus facilement leurs richesses et détruire leur pouvoir, convoque le Concile de Vienne dans le Dauphiné. Ce Concile n’a pas accepté les arguments du Pape.
1312 – Clément V convoque ensuite un nouveau Concile plus restreint dans lequel l’Ordre des Templiers a été aboli et ses biens confisqués au bénéfice de l’Ordre de Saint Jean, mais en réalité, la plus grosse parcelle des biens des Templiers est revenue à la trésorerie du roi Philippe IV.
L’esprit œcuménique des Templiers
Au niveau politique, les Templiers ont conçu un plan pour la gouvernance mondiale, a travers la constitution d’une fédération d’états autonomes sous la direction de deux chefs suprêmes, un religieux, le pape, l’autre laïque, l’empereur, avec la milice du temple comme leur bras armé. Ce plan aboutirait à la réconciliation des trois religions monothéistes, les héritiers de la tradition biblique : Christianisme, l’Islam et le Judaïsme.
Ce concept œcuménique est illustré, par exemple, par les relations énigmatiques des Templiers avec les Ismaélites palestiniens, en particulier avec la secte secrète des Hashassins, commandée par le cheik Al Djebel, le vieil homme de la montagne, et par la présence de synagogues juives dans les terres Templières. Le culte juif a été protégé par l’ordre, comme on peut le voir dans le cas de la synagogue de Tomar au Portugal, qui a été conservée intacte a travers les siècles. Ces faits ont servi de soutènement aux accusations de Philippe IV le Bel et du Pape Clément V contre les Templiers, bien que leur signification ait été intentionnellement déformée pour étayer ces mêmes accusations.
La position des monarques péninsulaires principalement celle du roi du Portugal, dans la protection des membres de l’Ordre des Templiers
Les monarques péninsulaires ont été convoqués par le Pape Clément V pour participer au Concile de Vienne dans le Dauphiné. Certains ont envoyé des représentants, mais pas le roi du Portugal, qui a déclaré qu’il n’avait aucune raison de plainte contre les Templiers, et qu’il leur était plutôt reconnaissant pour leur appui et leur rôle dans la lutte contre les envahisseurs Sarrasins qui avaient permit d’agrandir et enrichir son royaume. Le roi du Portugal a évité que les Templiers soient persécutés dans son royaume.
Comme le pape avait prévu de s’approprier toutes propriétés de l’Ordre, en invoquant le fait que celles-ci lui était directement subordonnées, les souverains du Portugal, Castille et l’Aragon, pour éviter la confiscation par le Pape des biens appartenant aux Templiers qui se trouvaient dans leurs royaumes, ont allégué que la propriété de ces biens avait été accordée à l’ordre des Templiers pour favoriser ses activités missionnaires dans leurs pays respectifs. En conséquence, avec la suppression de l’ordre, toutes les propriétés et tous les biens appartenant à l’ordre devraient retourner à la couronne, une fois que le motif original de leur attribution avait disparu avec l’ordre.
Quelle que soit la raison, il semble que le pape ait accepté les accusations portées contre l’ordre. Il a décidé la création d’une commission d’inquisition qui n’a pas tiré de conclusions définitives dans le Concile de Vienne, mais qui a initié un procès qui a abouti à la dissolution de l’Ordre dans un Concile restreint qui a été convoqué plus tard. Cela a pu se faire grâce à la complicité qui existait entre le pape et Philippe IV, qui avaient tous les deux forgé un libelle accusatoire de nature juridico-ecclésiastique pour pouvoir arrêter, juger et condamner au bûcher le Grand Maître Jacques de Molay et un grand nombre des chevaliers qui ont été emprisonnés en France. Dans les flammes du bûcher, le Grand Maître Jacques de Molay a lancé une malédiction contre le roi et contre le Pape Clément V ; en effet, Philippe IV le Bel a eu une mort horrible peu de temps après l’exécution de Jacques de Molay et Clément V est lui aussi mort peu de temps après. Toutefois, le roi de France n’a pas réussi à détruire totalement l’Ordre du Temple.
Les Templiers avaient leur flotte de 18 bateaux à quai au port de La Rochelle. Ils ont pu embarquer à bord de leurs bateaux une partie de leurs trésors qui ont été transférés à la hâte de leur siège à Paris et ont été transportés à La Rochelle. La flotte templière est partie sans laisser de trace, vers une direction inconnue. La flotte templière s’est dispersée en mer. Une partie des bateaux aurait trouvé refuge en Ecosse et en Irlande. Mais, tout porte à croire, malgré le secret gardé le long des siècles sur leur destination, que la plupart des bateaux se sont dirigés vers le Portugal (Port (u) Graal) où l’Ordre disposait de structures et d’appuis solides et jouissait de privilèges considérables.
L’arrivée de la flotte et des trésors des Templiers au Portugal, au Porto Graal, fuyant l’inquisition du roi de France, pendant le royaume du roi D. Dinis, a permis de préserver les éléments essentiels de la mission de l’ordre, devenue au Portugal l’Ordre du Christ. Ayant changé de nom et s’étant restructuré, l’Ordre s’est donné aussi de nouvelles missions. L’apport des Templiers français a constitué un puissant facteur de renouvellement et d’extension de l’action de l’Ordre à partir du Portugal. L’Ordre du Christ a été le promoteur de l’entreprise maritime des découvertes outremer faites par les portugais dans tous les continents, diffusant et laissant les marques de l’esprit des Templiers partout dans le monde. Les codes et les valeurs templiers ont été ainsi diffusés par les missionnaires navigateurs portugais sur tous les continents.
Le changement du nom de l’Ordre du Temple par le roi D. Dinis
Avec la métamorphose des chevaliers Templiers en chevaliers de l’ordre du Christ, l’étendard noir et blanc des Templiers, que le procureur français Guillaume de Nogaret avait méchamment dénoncé comme symbole du dualisme du royaume de la lumière et du royaume de l’obscurité, de Dieu et de Baphomet, a été remplacé au Portugal par la Croix Rouge qui a toujours identifié les Templiers, par laquelle les Portugais porteraient le message templier dans leurs voyages de découverte outremer.
La dynastie dont le roi D. Dinis est issu avait une origine templière, de même, d’ailleurs, qu’une partie importante de la population portugaise, qui provenait et était composée : de Templiers, de Cathares et de Juifs (qui existaient même au sein de l’Ordre) qui sont arrivés et ont peuplé le Portugal pendant la période de formation de la nation. Un certain nombre d’entre eux étaient venus avec le comte Henry, et celui-ci, après avoir conquis aux maures de nouveaux territoires, les a installés pour peupler ces mêmes territoires.
Dans ces conditions, on comprend que le roi D. Dinis ait voulu assurer la protection des membres de l’Ordre des Templiers dans son royaume changeant le nom de l’Ordre en celui de l’ordre du Christ. L’Ordre a continué d’exister au Portugal pendant des siècles, portant la croix du Christ d’un autre prince Henry, celle du Grand Maître de l’Ordre (du Temple) de Christ, qui a servi de bannière pour une vaste entreprise de découvertes maritimes et d’expansion outremer qui a duré plusieurs siècles. Une entreprise collective qui a organisé, pendant des siècles, des expéditions maritimes à travers des routes maritimes inconnues jusqu’alors, pour amener la religion et la civilisation chrétiennes aux populations des autres continents, avec la mission de convertir à la foi chrétienne, en diffusant, dans un esprit messianique, le message du Saint Esprit. Une entreprise qui a, par ailleurs, développé et placé le Portugal au sommet de toutes les nations de l’époque.
Pour devenir un chevalier gentilhomme et entrer dans l’Ordre du Christ, il y avait des conditions sine qua non essentielles à remplir. Dans les « Ordenações Afonsinas », collectées par le roi Afonso V, on énonçait que, pour entrer dans l’ordre de la chevalerie, le premier grade de la noblesse, « cette noblesse s’acquiert de trois manières : la première par la naissance (l’origine familiale), la deuxième par la sagesse, la troisième par la qualité : le bon comportement et la capacité ».
La sagesse et la capacité dont disposaient beaucoup de Juifs qui sont devenus membres de cette noblesse, de cette chevalerie de la mer, où ils sont devenus des Chevaliers Navigateurs. L’Ordre du Christ, comme les Templiers se structurait en quatre grades ; Comme les Templiers, les membres de l’Ordre du Christ étaient obligés de jurer garder un secret absolu sur tout ce qu’ils avaient vu et entendu ; Comme les Templiers, ils prêtaient également serment. Pendant le règne du roi Jean II, l’application de la devise templière du « Sigillum Militum Christi », de la « Politique de Secret » est devenue encore plus contraignante. Cette politique de secret avait comme but d’éviter que les puissances concurrentes s’approprient la connaissance des voies et des techniques de navigation.
Les églises circulaires et octogonales construites par les Templiers portugais « Chevaliers de l’Ordre de Christ » dans le monde entier.
Dans la première église du Château de Tomar on trouve la rotonde polygonale, le plus bel exemple de l’art syrien en Europe occidentale. À Newport aux Etats-Unis existe aussi une tour avec huit voûtes (templières) construite par les Portugais au 15ème siècle, par le navigateur Miguel Corte-Real, chevalier de l’ordre du Christ (héritier de l’Ordre du Temple), dans laquelle il y a un message chrétien et templier inscrit sur une pierre analogue à celle de la rotonde du couvent de Tomar, ou à celle du haut autel.
L’extérieur est rond et l’intérieur est octogonal, avec huit voûtes et elle a été conçue aussi avec les mêmes lignes que celles de l’église du Saint Sépulcre à Jérusalem. Les Templiers du Portugal, inspirés par les églises circulaires et octogonales qu’ils avaient vues au Moyen-Orient pendant les croisades, notamment l’église du Saint Sépulcre, où le Christ fut crucifié et a été enterré, ont construit plusieurs châteaux dans le même style : Almourol, Idanha, Monsanto, Pombal, Zêzere, Cêras, Castro – Marim et Tomar. Le château de Tomar est le prototype des rotondes octogonales portugaises huit-arqués. Sa circulaire extérieure se termine par une tour de garde.
Pendant la période des découvertes, les Portugais ont utilisé cette méthode pour construire plus de 150 châteaux et églises en Afrique, en Asie et au Brésil. Aucun autre pays européen n’a construit davantage de châteaux et d’églises avec des tours circulaires et octogonales dans les terres lointaines des trois continents, que le Portugal. En effet, le drapeau portugais est seul dans le monde qui porte des châteaux. Et les voûtes templières de ces châteaux ressemblent à celles de la tour de Newport aux États-Unis. Des chevaliers, des sages, des navigateurs, des découvreurs ont appartenu à la fraternité de l’ordre du Christ. Mais l’appartenance à l’ordre ne se limitait pas aux chevaliers et aux marins ; on y trouvait également des mathématiciens, des cartographes et des médecins, dont certains d’origine juive.
Les noms des templiers navigateurs portugais appartiennent aujourd’hui à l’histoire universelle : Henri le Navigateur, Gil Eanes, Diogo Cão, Bartolomeu Dias, Vasco da Gama, Christophe Colon, Pedro Alvares Cabral et tant d’autres…
Les récits des faits historiques, les analyses épigraphiques, diplomatiques, cartographiques et les formes architecturales constituent des indices qui nous révèlent et nous portent à croire qu’une partie du trésor et du patrimoine spirituel des Templiers et en particulier le Saint Graal, a été amené et gardé en secret dans les terres Portugalensis, un nom dérivé de celui du saint Graal et où ce dernier a été abrité : le Portus Calixis, qui signifie le Port du Graal. Le Saint Graal qui, d’après la mémoire collective du peuple portugais, aurait été gardé quelque part dans le haut autel du Couvent du Christ de Tomar, lieu où a été conçue l’épopée des grandes découvertes maritimes faites par les navigateurs portugais.
José Antonio SEQUEIRA CARVALHO
Centro de Estudos e Documentação Europeia
Universidade Técnica de Lisboa