La chapelle Notre-Dame de La Gayolle est située sur un site archéologique sur la commune de La Celle, dans le département du Var. Elle est établie sur une villa du Ve siècles et sa fonction religieuse est connue par les textes au milieu du XIVe siècle, elle fut rattachée à l'abbaye de La Celle. Elle est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 7 mars 1952.
Historique des études
Des fouilles y ont été réalisées par Mgr Chaillan en 1912-1913, une étude du bâti réalisée par Fernand Benoit de 1949 et 1954 suivie de sondages en 1960 en collaboration avec R. Ambard. Des recherches de plus grandes envergures sont menées de 1964 à 1970 par Gabrielle Démians d'Archimbaud puis Michel Fixot les deux dernières années.
La première église
Une première église de plan rectangulaire comprenant une nef et un chevet plat est édifiée à la fin du Ve siècle à l'ouest de la chapelle actuelle. Une et sans doute deux annexes latérales furent rapidement ajoutées pour former un transept. Des inhumations à sarcophage et sous tuiles y sont installées jusqu'à la fin du VIe siècle.
La deuxième église
Une nouvelle église prend appui à l'ouest sur le chevet de l'ancienne église. Sa nef unique, actuellement voûtée en berceau légèrement brisé, se termine sur un transept bas et une vaste abside en hémicycle voûtée dès l'origine. De nombreux éléments d'architecture antiques ont été remployés en tant qu'éléments de décor dans la construction. En 1628, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc découvre dans les bras du transept deux sarcophages sculptés, dénotant une volonté de mise en valeur, portant les noms d'Innodius et de Syagria. L'extérieur de l'église est pratiquement nu.
Il s'agit de la façade principale d'un sarcophage trouvé dans la chapelle de la Gayolle située sur le territoire de la commune de La Celle (Var). Ce sarcophage, classé monument historique et dont la réalisation de la cuve en marbre blanc remonte au IIe siècle ou IIIe siècle a été réemployé au VIe siècle ainsi que le montre l'inscription sur le bandeau où on peut lire : « Hic requiescet in pace bone memoriae Syagria qui obiet XII kal februarias indic undecema » qui se traduit par « Ici repose dans la paix Syagria, de bonne mémoire, qui mourut le douzième jour avant les Kalandes de février, de l'indiction, année onzième » (traduction de J. Guyon). En 1626 Nicolas-Claude Fabri de Peiresc s'arrête à La Gayolle où il examine des sarcophages et réalise des croquis. En 1860, Louise Adélaïde Brunet de la Salle épouse de Jean-Baptiste Garnier, propriétaire du domaine de la Gayolle, fait don de la façade principale du sarcophage au petit séminaire de Brignoles, pour l'instruction des élèves. En 1908, après la séparation de l'Église et de l'État, la famille Garnier fait valoir avec succès son droit de propriété car l'affectation n'est plus conforme aux exigences de la donatrice. Louise Adélaïde Garnier accepte en 1919 un nouveau dépôt du sarcophage dans l'église Saint-Sauveur de Brignoles ; en 1962 une nouvelle convention est signée avec la famille Paul, propriétaire de domaine de la Gayolle, pour placer le sarcophage au musée du pays brignolais.
Le décor de ce sarcophage évoque un au-delà heureux, mais non nécessairement chrétien. En effet ce sarcophage a été longtemps interprété comme l'un des plus anciens sarcophages chrétiens de la Gaule car on y voyait notamment une représentation du bon pasteur. En réalité cette face principale représente de gauche à droite : un buste du dieu solaire, un pêcheur à la ligne, un arbre, trois brebis et une ancre, une orante les mains ouvertes, un deuxième arbre, une femme assise devant laquelle se trouve un enfant, un troisième arbre, un berger portant une brebis, un quatrième arbre et, dans l'angle, un philosophe assis.
UN SARCOPHAGE DE LA GAYOLE
DÉCOUVERT PAR PEIRESC
Par M. Henri Stern
L'Abbé Chaillan avait publié en 1913, lors des fouilles conduites par lui à La Gayole près de Brignoles (Var), quelques dessins et notes de Peiresc sur un sarcophage découvert par le savant aixois dans ce site. Ces dessins et notes se trouvent dans deux dossiers de la Bibliothèque Nationale, au Département des manuscrits, fr. 9530 et lat. 8958. Il convient d'y ajouter quelques lettres, signalées également par l'Abbé Chaillan, dont les minutes sont conservées à la Bibliothèque de Carpentras (ms. 1871, f. 217 v° et suiv.) et h la Méjane d'Aix (ms. 214, p. 401et suiv.).
SARCOPHAGE DE LA GAYOLE PAR PEIRESC
Description historique
Sarcophage du 2e ou 3e siècle de notre ère, réemployé au 6e siècle pour une défunte nommée Syagria. Provient de l'ancien prieuré de la Gayole (ou la Gayolle), sur la commune voisine de La Celle. Le sarcophage fut découvert dans les fondations de la chapelle et donné en 1860 au petit séminaire de Brignoles par Mme Louise Adélaïde Brunet de la Salle, épouse de Jean-Baptiste Augustin Garnier propriétaire du domaine de la Gayole. En 1899, Justin Garnier, fils des précédents, découvre lors d'une nouvelle fouille un buste appartenant au sarcophage, et l'envoie au petit séminaire pour compléter la donation de sa mère. Après la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le sarcophage est revendiqué et récupéré en 1908 par la famille Garnier. Tout en se réservant la propriété de l'oeuvre, la famille Garnier donne son accord en 1919 pour le dépôt du sarcophage à l'église Saint-Sauveur, aussi longtemps qu'elle sera affectée au culte catholique. A la demande de la Société des amis du vieux Brignoles, en 1962, la propriétaire du domaine de la Gayole autorise par convention le transfert du sarcophage à la chapelle Saint-Louis du palais des comtes de Provence, actuellement musée du pays brignolais. Ce transfert est effectif en 1968.
Précisions sur l'inscription
Inscription sur la tranche supérieure :
Domaine Viticole de La Gayolle
ADRESSE
Domaine la Gayolle 4481 DN7 83170 Brignoles
Le domaine a ensuite été une bastide dépendance de l'Abbaye de La Celle et propriété des moines de Saint Victor de Marseille qui ont toujours fait prospérer l'agriculture et la viticulture. La famille Paul en est propriétaire depuis 1850 et Nicolas Paul en est la septième génération.